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LA CZARINE NOIRE

— Grâce, grâce, gémissaient-ils.

— Grâce ? Eh bien soit, fit la czarine. Voici la grâce que je vous fais…

Déjà les malheureux élevaient leurs mains en un geste d’adoration, lorsqu’elle acheva :

— Vous ne mourrez pas de la mort de Gedmyn, mais sous les flèches de mes femmes.

Pendant ce temps, Gedmyn avait été dépouillé de ses vêtements. Tigris, se dressant d’un bond, retroussa lentement ses manches.

Au milieu des champs, des piquets avaient été plantés en forme de parallélogramme.

Les femmes y traînèrent Gedmyn et l’attachèrent par les pieds et les mains, aux quatre piquets, en sorte qu’il semblait mis en croix sur le dos. Les lancières formèrent un cercle étroit autour de lui. Derrière elles, se tenaient les spectateurs, parmi eux la czarine, les bras croisés.

Quand la négresse, tirant son large coutelas, s’approcha de Gedmyn, il se mit à trembler.

— Tu trembles ? fit la czarine. Mais lui, d’un ton bourru :

— J’ai froid.

La négresse appuya un genou sur sa poitrine,