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LA CZARINE NOIRE

— Et toi ?

— Moi, je représente ici la commune de Iezapoul, répondit l’homme de la campagne. Nous sommes des hommes libres et n’obéissons qu’au czar. Or, Gedmyn vient chez nous avec des soldats, prélève des impôts et des peaux de martre, vole nos enfants, et, finalement, se construit un château.

— Assez ! fit la czarine en bondissant, et, se tournant vers sa garde, elle commanda sans sourciller :

— Emparez-vous de Gedmyn !

En un clin d’œil, Olga et sa suite avaient renversé le puissant boyard et l’étendaient, garrotté, aux pieds de leur maîtresse. Le peuple les acclamait.

— La plaisanterie va trop loin, dit une voix dans le groupe des boyards. Czar Wladimir, songe à ton devoir.

Le czar s’approcha de Narda.

— Songe à ta parole ! dit-elle d’un ton sévère.

Le czar hésita un moment, puis baissa la tête.

— Ils ramperont sous mon pied, lui glissa à l’oreille la femme adorée. Puis, à voix haute et tranchante :

— Écoutez ma sentence : ce Gedmyn, ce valet