Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
L’AMOUR CRUEL

— Non, pas toi.

— Veux-tu me servir ?

— Oui.

Encore deux coups du lourd marteau que Iégor déposa avec précaution sur l’enclume, et il tendit l’épée à la czarine.

Elle la prit, et la lui rendit.

— Je suis la souveraine de ce pays jusqu’au coucher du soleil. Le pouvoir est mien ; mienne, la puissance. Le czar Wladimir est mon esclave. Veux-tu me servir jusqu’au coucher du soleil ?

— Je le veux.

— Despoijna, dit la Grecque ; le soleil est au zénith. Tu veux rendre justice.

Un rire s’échappa du gosier de la czarine. Ses yeux s’éclairèrent d’une flamme sinistre.

— Oui, s’écria-t-elle. Je veux rendre justice.