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LA CZARINE NOIRE

Wladimir, et quand je te dirai : « Je veux être ta femme, fais venir le patriarche et conduis-moi à l’autel… »

Le czar pâlit.

— Tu vois, je t’attrape. Tu mens.

Elle eut un rire dur.

— Je ne mens point, repartit le czar tandis qu’une rougeur brûlante lui inondait le visage.

— Souviens-toi de ta parole.

— Ordonne. Mais je ne comprends pas ton caprice. Ne suis-je pas ton esclave ? Le petit anneau au doigt te séduit-il à ce point ?

— Non, répondit-elle. J’ai soif de pouvoir. Donne-moi l’hermine.

Le czar secoua la tête.

— Crois-moi, insista-t-il doucement en écartant de la main les cheveux qui retombaient sur le jeune front obstiné, cela t’ennuyerait.

— Laisse-moi essayer.

— Veux-tu commander pendant un jour à Halycz ? dit le czar en riant.

— Tu consentirais ?

Narda l’attira violemment à elle.

— Tu as ma parole.

Elle se tut, serra la tête du maître plus forte-