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ARIELLA

Glendower en ouvrant son écrin et faisant chatoyer les diamants aux yeux de la jeune fille.

Juliette pâlit. Après avoir toisé le Lord de haut en bas et de bas en haut, elle le laissa, comme un écolier penaud.

Glendower se mordit les lèvres et retourna à sa loge, le visage inondé de rougeur. On venait d’allumer les chandelles jaunes qui éclairaient péniblement la salle, mais qui en revanche, la remplissaient d’une fumée argentée d’un aspect féerique, qui contribuait à transporter le public mangeur de pommes et casseur de noix, dans l’état d’âme voulu.

On n’attendait plus que la reine pour commencer.

Derrière un pilier, au parterre, se tenaient Christophe Marlowe et Ben-Jonson, le premier, dans un état d’énervement indicible.

Il passait, à chaque instant, la main dans ses cheveux, non pour les lisser comme il le croyait, mais pour les ébouriffer de plus en plus.

Enfin, la porte conduisant à la loge royale fut ouverte par deux pages, et Elisabeth, la virginale reine, qui tenait la plume d’une main non moins sûre que le sceptre, entra, suivie de sa Cour. La