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ARIELLA

— À qui destinez-vous ces pierres étincelantes ? questionna la jeune hôtesse, en s’arrêtant à la table des Lords, une demi-douzaine de cruches dans les mains.

— À la belle Juliette, fit le Lord d’un air fanfaron.

— Peine d’amour perdue, murmura Shakespeare.

— La résistance d’une comédienne, continua Glendower, est à mettre en ligne avec l’obstination d’un Hébreu qui veut faire une bonne affaire. Les diamants pèseront d’un plus grand poids dans la balance de la belle Ariella, que des serments d’amour.

— C’est maintenant que vous mentez, dit Shakespeare, Ariella se rit de vos présents.

— Vous me paierez cette insolence, cria Glendower en se levant et en mettant la main à son épée. Ses compagnons imitèrent son exemple. Mais Shakespeare n’était pas homme à se laisser provoquer deux fois. Déjà la lame brillait à son poing.

Au même instant, la voix de Jack se fit entendre :

— Mettez-les dehors !

En un clin d’œil, les matelots, armés de bâtons