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ARIELLA

— Sera-ce donc un drame cruel, comme Titus et Andronicus ? demanda Burbadge.

— Oui et non. Je n’ai écrit mon Titus Andronicus que pour dépasser le Hérode de Marlowe, qui triomphait alors sur toutes les scènes. Mais, aujourd’hui, cela n’est plus nécessaire. Ce sera un drame sanglant, mais sans horreurs ni exagération.

— La pièce d’aujourd’hui, recommença Glendower en s’adressant aux Lords, est une fabrication tout à fait ordinaire. J’ai assisté à la répétition. Il n’y a pas de doute, la pièce sera sifflée. Mais, aussi, que peut-on attendre de mieux d’un braconnier ?

— Qui est un braconnier ? cria un matelot de la table du poète.

— Sir Rapely nous a conté cela, poursuivit le Lord, sans se laisser distraire.

— Comment ? Racontez-nous cette histoire ! Cela n’est pas mal ! crièrent tous les Lords à la fois.

— Mon Dieu, au fond, c’est une histoire tout à fait inoffensive, dit l’officier interrogé.

Shakespeare, avec de joyeux amis, alla chasser et voler du gibier dans le parc de Charlecote appartenant à Sir Lucy. Il fut attrapé et puni.