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ARIELLA

— À la taverne de la sirène, mon innocent, répondit Glendower en riant, au rendez-vous de tous les gens d’esprit.

Pendant ce temps, Shakespeare avait recommencé son beau sonnet et cette fois, à partir du moment où le poète toucha sa main, Ariella sembla tout à fait dans son rôle : ses yeux se fixèrent sur lui, avec l’étonnement ingénu d’un amour naissant.

Good pilgrim, you do wrong your hand
Which mannerly devotion shows in this ;
For saints have hands that pilgrim’s hands do touch
And hand to hand is holy palmer’s kiss.

« Bon pèlerin, vous faites tort à votre main, qui nous témoigne ainsi sa dévotion polie ; car les saints ont des mains pour toucher les paumes des pèlerins, et le toucher des paumes est le baiser des pieux pèlerins. »

Have not saints lips and holy palmers too ?

« Les saints n’ont-ils pas des lèvres, comme les pèlerins, continua Shakespeare. »

Ay, pilgrim, lips that they must use in prayers.