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LES NOCES SANGLANTES DE KIEW

lui, étincelait : les brocarts de soie, l’or, les joyaux et les fourrures de prix.

Mais quand Olga parut, suivie de ses dames d’honneur également parées, il sembla rentrer dans l’ombre.

La robe de la czarine était en soie bleu de ciel et découvrait ses petits pieds, chaussés de cuir fin. Par-dessus la robe, une sorte de sarafan en drap d’or étincelait, bordé et doublé d’hermine éblouissante. Le haut bandeau en brocart bleu, brodé d’or et de pierreries, entourait son front d’un nimbe d’où s’échappaient les pans du voile blanc, comme deux ailes de cygne, sur ses épaules, lui donnant un aspect de triomphante majesté, sans lui ravir le charme qui ne saurait être absent de la beauté la plus auguste et la plus accomplie.

Le jeune prince poussa un cri de surprise et voulut, dans son transport, prendre la divine apparition entre ses bras. Un regard hautain et sévère le retint et le fit tomber aux pieds de son idole.

Le couple descendit lentement les marches recouvertes de tapis. Alors la joie générale ne connut plus de bornes, de tous les côtés, on criait :