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LES NOCES SANGLANTES DE KIEW

Mak, enivré. Avec ces mots, tu fais de ton esclave un dieu.

— Je suis prête, continua-t-elle, à échanger ces sombres couleurs contre celles qui conviennent à la joie, à l’amour et au bonheur, et, si Dieu veut, avant que la lune ne soit pleine, nous fêterons nos noces à Kiew.

— Pourquoi à Kiew, ma souveraine ?

— Ce n’est pas ici un lieu de réjouissances pour moi, dit-elle d’un ton grave. Sur le marché de cette ville…

— N’en parlons plus, si tu le permets, fit Mak avec vivacité. Tu ordonnes, j’obéis.

— Comme il sied à un esclave, fit-elle en souriant, et se penchant vers lui, elle lui donna selon l’usage, le baiser des fiançailles. Mais ses lèvres, en l’effleurant, étaient froides comme celles d’une morte.