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II

Le czar Igor s’en tint à sa décision et ne diminua pas le tribut des Podoliens. Ceux-ci s’obstinèrent de même à ne pas le payer. Journellement, des gens de la suite d’Igor, des nobles, des boyards à qui il avait abandonné ce tribut, venaient se plaindre.

— À quoi nous sert ta générosité, disaient-ils, si nous ne pouvons tirer profit de ce que tu donnes ? Tu aurais pu, tout aussi bien, nous abandonner les trésors de l’empereur de Byzance ou des propriétés dans la lune.

Ce mécontentement ironique chagrinait le czar et, comme il savait sa femme rusée et jamais à court de bons conseils, il alla lui demander avis sur ce