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UN TRAIT D’ESPRIT DE LA POMPADOUR

C’est là un tout autre adorateur, mon pauvre Desforges ! Adieu.

Desforges erra à travers les rues, s’agitant comme un forcené, pleurant et criant, et finit par entrer chez un armurier, où il acheta une épée.

Il comptait provoquer son rival, le soir même, et l’attendit sous les arcades qui entouraient une maison en face de l’hôtel Marneville.

Quand le Marquis parut, enveloppé de son manteau et s’arrêtant pour jeter un dernier regard sur les fenêtres éclairées, Desforges l’apostropha.

— Monsieur, fit-il d’une voix tremblante d’indignation, vous voulez me ravir Mlle de Marneville ? Sans doute vous ne savez pas que je l’aime et que c’est en passant sur mon cadavre que vous la conduirez à l’autel. Tirez votre épée et défendez-vous !

— Êtes-vous fou ? railla le Marquis.

— Il vous faut vous battre avec moi, insista le poète.

— Me battre ! et pourquoi ?

— Misérable lâche ! s’écria Desforges exaspéré. Tu ne mérites pas l’honneur d’un combat régulier. Voilà pour toi.

Et, en un accès de folle rage, l’amoureux écon-