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UN TRAIT D’ESPRIT DE LA POMPADOUR

— Tout cela est fort beau, mais…

— Ainsi, je fais part au Marquis que tu consens ?

— Il a des nègres, le Marquis, je les ai vus, pensa tout haut la jeune fille dont l’humeur était aussi capricieuse que celle de la femme qui jouait avec le sceptre de France.

— Donc, tu es d’accord, conclut la mère.

— Oui, maman, mais que dira Desforges ? le pauvre Desforges !

La mère prit sa fille par la main et la conduisit au salon, où le Marquis et plusieurs dames attendaient.

Lorsque Desforges, tout rayonnant du succès éclatant de sa satire, revint auprès de son amie, Mme de Marneville le reçut avec un salut glacial, Adrienne, les yeux baissés, et le joli cavalier qui tenait tendrement la main de la jeune fille, avec un regard provocant.

— Nous avons à vous annoncer une grande nouvelle, commença la maîtresse de maison. Adrienne vient de se fiancer avec le marquis de Maurepas que voici.

— Toutes mes félicitations, balbutia Desforges.

Ses yeux s’obscurcirent, il s’inclina et sortit en chancelant.