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L’AMOUR CRUEL

fligé à son fils, ses vaines démarches auprès des tribunaux polonais et jusqu’aux pieds du roi, et la mort héroïque du fils déshonoré, à la bataille des Eaux-Jaunes.

Il termina en demandant justice et le châtiment des coupables.

Alors commença le défilé des témoins. C’étaient, soit des serviteurs d’Hemelnizki qui l’avaient suivi en Ukraine, soit les gens de la garnison de Tschérin et de la résidence royale, actuellement prisonniers des Cosaques.

Tous témoignèrent en faveur de l’accusateur et prêtèrent serment.

Lorsque l’ancien s’adressa au staroste, celui-ci refusa de répondre. Mais Lidwine tomba à genoux :

— Tout cela est vrai, gémit-elle, nous sommes coupables, nous demandons grâce, et non justice !

Les jurés se consultèrent à voix basse. Puis l’ancien se leva et promulgua la sentence :

— Les juges reconnaissent les droits de Hemelnizki, en toutes ses accusations.

Un cri de joie, poussé par toutes les poitrines cosaques, suivit ces paroles.

— En conséquence, le staroste de Tschérin est condamné à lui restituer sa femme et son bien.