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HEMELNIZKI LE COSAQUE

la brèche ouverte, et, dès le premier élan, escaladèrent les remparts. Le combat se déchaîna dans les rues et bientôt une partie de la ville fut en flamme. La population éperdue hissa le drapeau blanc.

Le staroste fut fait prisonnier par ses propres soldats, tandis que les bourgeois envahissaient son palais et s’emparaient de sa maîtresse.

Hemelnizki, paraissant à cheval, ordonna d’arrêter le combat. Le maire se présenta devant lui, accompagné de deux anciens et d’un officier, le priant à genoux d’épargner la ville et s’engageant à livrer les coupables et à lui payer une indemnité de cent mille florins polonais.

L’hetman accepta ces conditions.

Les Cosaques occupèrent la ville, les soldats du staroste rendirent leurs armes.

Peu d’instants plus tard, le staroste lui fut amené, ainsi que Lidwine.

Hemelnizki, qui était descendu de cheval, jeta un long et douloureux regard sur l’infidèle naguère tant aimée. Lidwine tomba à ses pieds, en suppliant grâce.

— Il n’est pas question, ici, de grâce ou de disgrâce, répondit Hemelnizki d’un ton froid, mais