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L’AMOUR CRUEL

gnaient un repas somptueux, quand le message de malheur fut annoncé.

Le roi demeura un instant stupéfait : puis il tordit sa moustache, et se retira, suivi du primat et des hauts dignitaires, dans son cabinet.

La nouvelle se répandit avec rapidité par tout le pays. D’abord on n’y voulut pas croire. Comment les Polonais, avec leur armée régulière, pouvaient-ils avoir été battus par les Cosaques tant méprisés et des paysans ! C’était impossible.

Puis, lorsqu’il fallut reconnaître que l’impossible était vrai, on accusa les chefs, et finalement, comme chaque fois où la Pologne joua de malheur, on cria à la trahison !

La cour et la noblesse s’armèrent avec empressement, pour effacer la honte de la défaite.

Bientôt une nouvelle armée se trouva prête et put être envoyée contre les envahisseurs.

De son côté, Hemelnizki avait employé l’armistice à soulever le peuple de son pays. Des bandes de Cosaques parcoururent la contrée opprimée. Les paysans, maltraités depuis des siècles, s’insurgèrent. Des faux et des fléaux furent transformés en armes de guerre, depuis le Dnieper jus-