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PRÉFACE

cieuses des danses slaves n’avaient point de secrets.

Les mémoires de Mme de Sacher-Mazoch sont ornés d’un portrait assez brutal de l’auteur et d’une image du romancier, où on le retrouve tout entier, délicat comme une femme, au front élevé, au regard clair et à la bouche maladive.

Sacher-Mazoch fut le dernier des romantiques, poètes ivres de beauté et dont la sensibilité surexcitée tendait à transporter dans la vie, les émotions intenses et les événements héroïques de l’art. Quant à son idéal féminin, qui lui valut de donner son nom à un état morbide connu de tous temps, il fut le produit naturel de la race dont il était issu et de cette Pologne où le culte chevaleresque de la femme s’alliait à une ardeur guerrière non moins chevaleresque et à des mœurs orientales à la fois sauvages et efféminées. L’œuvre de Sacher-Mazoch, cependant, est loin d’être immorale. L’amour tel qu’il le dépeint, s’entoure toujours d’idéal et de beauté.

Mais l’épisode le plus curieux de sa vie, féconde en évènements étranges et surprenants, est sa correspondance avec un inconnu qui n’était rien moins qu’un roi, le beau et romanesque Louis II de Bavière.

Un jour, Sacher-Mazoch reçoit un billet tracé