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PRÉFACE

C’est là ce que Mme de Sacher-Mazoch appelle devenir soi-même, être fort et s’aimer de la bonne façon.

Elle ne parut point aussi bonne aux yeux de l’ami platonique, Armand Rosenthal, qui se révéla aux Parisiens sous le nom de Jacques Saint-Cère, et qui, ne trouvant pas dans sa compagne, pourtant adorée, le soutien voulu, la laissa repartir. Pas plus que Sacher-Mazoch, Wanda ne sut retenir Jacques Saint-Cère sur la pente d’une dangereuse folie.

Saint-Cère sombre dans un éclatant scandale et Wanda va lui dire un dernier merci ! à son cercueil. Mais elle reste muette sur la mort de l’époux dont L’amour magnanime l’avait tirée de la misère et qui lui avait laissé, avec ce fils, sa dernière consolation, le talent littéraire qui lui permit de l’élever. Bien au contraire, elle ne cesse de réclamer contre les lois qu’elle a pourtant foulées aux pieds.

Nature étrange, à qui la vie paraît sans raison et sans but, pleine de terreur, d’énigmes et de pressentiments ; atteinte au plus haut point de cet esprit de pesanteur que Nietzsche nomme le plus grand et puissant de nos mauvais génies. Reproche qui ne saurait être adressé à Sacher-Mazoch, qui fut un merveilleux danseur et pour qui les plus capri-