noir, le haut bonnet de fourrure sous le bras, s’informant en termes affectueux, de très haut et très puissant seigneur et de très haute et très puissante dame ; mais, en réalité, pour se livrer à son trafic habituel avec les clés de l’église.
Mais, ni Hemelnizki ni sa femme ne firent mine de les réclamer.
— Belle journée ! commença le juif. Notre châtelaine aura une belle promenade jusqu’à l’église.
— Mon cher, répondit Hemelnizki, les temps sont durs, les groschen se font rares ; alors il faut voir à s’arranger avec Dieu, sans église.
— Mais, très bienveillant et très puissant Seigneur, s’écria, effrayé, le juif qui s’était promis ce jour-là d’augmenter encore la taxe, — que dira-t-on à Hemelin si l’on n’y va plus dire la messe et si la parole de Dieu n’y retentit plus, éloquente et forte, du haut de la chaire ? Votre Grâce se plaît à rire.
— Bogdan Hemelnizki ne s’est jamais demandé ce qu’on dira. Il a toujours agi d’après son propre jugement, et la suite a prouvé que c’était bien.
Le juif secoua ses petites boucles, luisantes de graisse.
— Alors que donnera Sa Seigneurie ? fit-il avec