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HEMELNIZKI LE COSAQUE

Comme toute la seigneurie, cette pièce était d’une installation à la fois rustique et martiale, confortable mais dépourvue de tout luxe.

Le plafond en caissons et les murailles à panneaux étaient en bois de chêne ; les armoires, tables et sièges, en bois blanc décoré de fleurs peintes. Dans les panneaux, pendaient quelques saintes images, un grand crucifix devant lequel brûlait une lampe, des cuirasses, des cottes de maille, des haches de combat, des sabres courbes, de petits boucliers ronds et des lances, une paire de pistolets et deux énormes arquebuses, des bois de cerfs, des peaux de bêtes, des cornes pour boire et des trophées turcs.

Le côté le plus long était occupé par le manteau d’une gigantesque cheminée de pierre. C’est là que se tenait la châtelaine, les pieds posés sur une éclatante peau d’ours.

Le reflet des flammes se jouait autour de son noble et charmant visage, à qui un nez aquilin et une bouche aux lèvres bien arquées, d’un rouge vif, donnaient une expression à la fois volontaire et finement sensuelle.

Sa taille moyenne, de forme élancée, était mise en valeur par le costume national épousant étroi-