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LA VÉNUS DE MURANY

de ma patrie et de la justice. Je vous offre tout ce dont je dispose, avec mon cœur et ma main. Faites-moi connaître sur-le-champ si vous ne me jugez pas indigne de vous.

« Votre fidèle serviteur,
« Franz von Wesseleny. »

Marie demeura un instant comme pétrifiée d’étonnement. Puis l’éclair d’une résolution subite passa sur son visage et elle se leva pour répondre au message.

Une heure ne s’était pas encore écoulée, qu’un homme de confiance portait au général de l’Empereur la décision de la châtelaine de Murany. Wesseleny rompit le cachet avec la fièvre de la passion. Il lut :

« Mon noble ennemi et prétendant,

« Si vous voulez sérieusement une réponse à votre proposition, venez la chercher vous-même. Si vos intentions sont loyales et votre courage tant vanté, réel, vous trouverez, à minuit, du côté nord de la forteresse, une fenêtre éclairée et une échelle de cordes pour l’atteindre. Ce chemin n’est ouvert