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L’AMOUR CRUEL

prêter son bras à une aussi mauvaise cause, et cela me paraît un juste châtiment de la Providence qu’il doive perdre ici, devant une petite forteresse et de la main d’une femme, la gloire des lauriers conquis sur les champs de bataille.

Wesseleny voulut reprendre la parole. Marie coupa court à l’entretien. Alors, tirant de son pourpoint un papier scellé, il le lui tendit.

— Que contient cet écrit ? demanda la châtelaine.

— C’est l’ultimatum de mon général. Il vous prie de le prendre en considération et d’y répondre aussi promptement que possible.

Avec ces mots, il prit congé, monta en selle et revint à son camp.

Marie Scetzi avait compris que le pli était pour elle seule. En conséquence, elle attendit d’être dans sa chambre à coucher, pour en rompre le sceau. La feuille trembla dans sa main, tandis qu’elle lut :

« Un destin étrange me force à vous combattre, vous que je vénère et idolâtre de toute mon âme. Mon vœu le plus ardent est de vous gagner, ô reine des femmes ! à ma cause, qui est celle