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MARGUERITE LAMBRUN

— Sparte, dit-elle, quelle ingratitude sans nom ! Es-tu devenu fou ? qui t’a poussé à cet acte abominable ?

— Fouillez-le ! cria le grand-maître, c’est un agent des papistes, il n’y a pas de doute.

— Ne permettez pas à ces hommes grossiers de me toucher, dit Marguerite Lambrun en s’adressant à la reine. Respectez en moi votre sexe.

— Sparte, une femme ! s’écria Elisabeth.

— C’est exact, confirma Wood.

— Alors qu’on la laisse libre.

Les gentilshommes se retirèrent.

— Qui êtes-vous ? quel est votre nom ? votre patrie ? continua la reine.

— Oui, madame, répondit Marguerite en levant sur elle son courageux regard, bien que vêtue de ce costume, je suis une femme. J’ai nom Marguerite Lambrun et je suis Écossaise. Mon mari et moi avons été au service de la reine Marie, que vous avez fait mourir d’une manière aussi injuste que cruelle. Par la mort de notre reine, vous avez poussé mon mari dans la tombe. Il est mort de chagrin. J’ai juré de venger les deux êtres que j’aimais de toute la tendresse, de tout le dévouement de mon cœur fidèle. J’ai dû lutter de toutes mes