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L’AMOUR CRUEL

ment il s’était approché de l’exaltée servante des Stuarts et se trouvait maintenant derrière elle.

— Sparte, m’entends-tu ? la bible ! commanda la reine.

À ce moment, Marguerite Lambrun se trouvait en face d’elle. Elle lança à la reine un regard flamboyant de haine fanatique, tira son pistolet et le déchargea.

Mais son bon ange Trafford, ne s’était pas placé pour rien derrière le page. Lui seul avait vu le mouvement. Il releva du doigt le canon du pistolet. La balle alla se loger au plafond. Alors Marguerite, tirant le second pistolet, le dirigea sur elle-même. Trafford, lui saisissant le bras, la désarma à temps.

Un désordre indescriptible s’était produit dans la salle. Une partie des assistants avaient tenté de s’enfuir ; une dame s’évanouit ; une autre tombait à genoux, en levant les bras au ciel, tandis que Wood et quelques gentilshommes de la cour s’emparaient de Sparte et s’apprêtaient à lui lier les mains.

La reine qui avait reculé d’un pas, resta quelques instants pâle et muette, puis, s’étant ressaisie, s’approcha de la jeune femme.