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L’AMOUR CRUEL

Le lendemain soir, la reine en revenant du Conseil, aperçut Sparte dans l’antichambre et, affectueusement, laissa reposer son regard intelligent sur le page, qui se troubla et baissa la tête.

— Eh bien, te laisse-t-on la paix à présent ? ou ces jeunes turbulents te tourmentent-ils toujours ?

— Ils m’évitent, grâce à votre sévérité.

— Et cela te convient ?

— Oui, majesté.

— Si tu recherches la solitude, c’est que tu es amoureux ou philosophe.

Sparte rougit.

— Les solitaires, continua la reine, aiment la musique. Je le sais, car il fut un temps où, moi aussi, j’aimais la solitude. Touches-tu du clavecin ?

— Un peu.

— Parfait ! Tu me tiendras compagnie ce soir. Suis-moi.

Elisabeth ayant congédié sa suite, appela ses caméristes, qui la débarrassèrent de sa lourde robe de cérémonie, qu’elles remplacèrent par un vête-