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L’AMOUR CRUEL

Au bout d’une heure, la porte s’entr’ouvrit à nouveau et un homme en sortit, avec l’intention évidente de s’assurer qu’il ne se trouvait personne aux environs.

Il rentra, et aussitôt une vingtaine de personnes, toutes enveloppées de manteaux, sortirent séparément, pour se perdre dans les rues avoisinantes. Sparte parut la dernière, accompagnée d’un long personnage maigre, sous le capuchon duquel Trafford crut reconnaître un prêtre catholique.

Ils s’arrêtèrent dans le vestibule et Sparte, s’agenouillant devant son compagnon, reçut sa bénédiction.

— Souviens-toi de ton serment, dit le prêtre.

— Jamais je ne l’oublierai, fit Sparte en se relevant.

— Le ciel, non plus, ne l’oubliera pas.

Ils se séparèrent. Le prêtre tourna d’un pas rapide le coin de la rue, tandis que Sparte se prosternait devant une statue de la Vierge fixée au haut d’un pilier, et pria.

Trafford, la voyant seule, s’approcha doucement et posa la main sur son épaule.

— Sparte, dit-il.