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MARGUERITE LAMBRUN

guement à la conduite qu’il lui conviendrait de tenir pour découvrir le secret de la jeune femme, sans risquer de l’offenser et de la perdre à jamais.

Enfin, il se décida à la suivre. Il courut à sa chambre, prit deux pistolets, s’enveloppa d’un manteau et plaça un loup sur son visage. Puis, il se posta dans l’embrasure de l’une des fenêtres du couloir qui longeait les appartements des pages.

L’obscurité était complète, et quand Trafford perçut des pas, il chercha vainement à distinguer celui dont ils émanaient. Mais les battements précipités de son cœur lui firent deviner la présence de l’aimée. Une porte s’ouvrit et se referma. Après quelques instants, le bruit de pas recommença en sens contraire.

Trafford suivit doucement le long des couloirs, jusqu’à une porte basse dont les verrous furent poussés. Au moment de passer dans la rue, la mystérieuse forme se trouva un instant en pleine lumière. La porte demeura ouverte derrière elle.

Trafford hésita un moment, puis quitta lui-même le palais et, sans perdre Sparte des yeux, le suivit à travers une longue série de ruelles, jusqu’à ce qu’il fit halte devant un édifice abandonné.