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L’AMOUR CRUEL

sant à la reine. Ils se sont emparés de force d’un objet m’appartenant.

— Est-ce ainsi que les choses se sont passées ? interrogea la souveraine d’un ton sévère.

— Sparte cache un médaillon sous son pourpoint, répondit Seward en s’avançant. Nous pensions que c’était le portrait d’une dame. Alors, nous avons voulu savoir, car je l’ai vu l’embrasser.

— Petits malappris ! Et ce portrait ?

— Est celui d’un homme, répondit le page.

— Veux-tu me le montrer ? dit la reine en se tournant vers Sparte.

Celui-ci, tira en rougissant, le médaillon de sa cachette et le tendit à Elisabeth.

— Le portrait d’un homme, fit-elle, et remarquablement beau. Qui est-ce ?

— Pardonnez, majesté, répondit Sparte avec un tremblement dans la voix, c’est un secret qui ne m’appartient pas, un mystère sacré dont je n’ai pas le droit de soulever le voile.

— Étrange, murmura Elisabeth. Mais nous ne voulons pas violer ta conscience.

Elle rendit le médaillon et, se tournant vers la bande :