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LE MYRTHE DES AMANTS

comme je viens de le faire, et on en offre la moitié à une personne de l’autre sexe.

Les deux partenaires se trouvent alors dans l’obligation de toujours la porter sur eux et de la produire à première réquisition. Qui manque à ce devoir, a perdu. Voulez-vous jouer avec moi ?

La charmante femme me tendait le brin de myrthe.

— Et quel sera l’enjeu ? demandais-je. Avec les femmes, comme avec le diable, il faut toujours être précis.

— Pour vous punir, ce sera une discrétion, fit-elle avec une moue. Le perdant satisfera aux vœux du gagnant, sans restriction.

— J’accepte. Et si vous perdez ?

— Je ne perdrai point.

Bien entendu, je fus assez galant pour me laisser surprendre. Nous étions dans son boudoir lorsqu’elle en fit la joyeuse découverte. La charmante femme éclata de rire comme une enfant, en me voyant livré en son pouvoir.

— Et maintenant, s’écria-t-elle, je puis faire de vous ce qui me plaira. N’avez-vous pas un peu peur ?

« Que diriez-vous, si je vous traitais comme votre