partenait, le fondateur avait appelée la République Babinique. Il en remania les statuts, et les soumit en conseil à ses amis.
Mais cette folie polonaise ne trouva pas d’écho autour de lui, et l’indifférence de ses amis le préserva de cette nouvelle aggravation de paradoxes qui troublait sa cervelle.
Comme il craignait d’être insuffisamment renseigné par Constantin, et comme la perpétuelle satisfaction du major ne lui apprenait rien de plus sur ce qui se passait à Slobudka, il exploita une admiration vague, surprise dans le cœur de Melbachowski, pour Léopoldine Pirowska, et s’arrangea de façon à ce que cet ami de Constantin l’accompagnât désormais dans toutes ses visites à la campagne.
Il s’inquiétait peu de savoir si Melbachowski, un de ses adeptes, était ou deviendrait sérieusement amoureux de Léopoldine ; il se croyait sûr de le reprendre. En tout cas, il courait le risque de le voir infidèle à sa haine. Il tenait avant tout à avoir dans cette citadelle, où Pallas Nadège trônait désormais, un témoin, un agent inconscient, oserai-je dire un espion ?
Tout cela est sans doute mesquin, puéril, et étonnera des lecteurs français ; mais, quand on songe que ces marivaudages s’exercent dans un pays où la violence est souvent aussi extravagante que la plaisanterie, et qu’il fallait peu de chose pour que ces complots méchants et vulgaires pris-