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L’ENNEMI DES FEMMES

tantin rencontrât la jeune fille dans l’escalier. Il montait, elle descendait. Il montait assez vivement ; elle descendait en courant, et en chantant le refrain d’une chanson cosaque. Ils étaient l’un et l’autre si étourdiment lancés, qu’ils faillirent se heurter. Petrowna ne put que se rejeter en arrière, par un brusque effort, pour ne pas tomber dans les bras de Constantin.

— Monsieur ! lui dit-elle d’une voix aiguë, osez-vous bien me poursuivre jusqu’ici ?

— Pardonnez-moi, Panna Petrowna, répondit Constantin en saluant avec respect, tout ce que j’ose en venant ici, c’est de prendre des leçons de M. Barlet.

Petrowna devint pourpre, se détourna et descendit plus gravement l’escalier.

Le soir même, le vieux Barlet alla prendre le thé chez les Pirowski. On s’entretint de l’installation prochaine de la famille dans sa propriété de Slobudka.

Le professeur de français parut regretter que ces dames partissent en interrompant des leçons décisives. Mais elles étaient arrivées à un degré de savoir qui se compléterait fort heureusement par la conversation. Il demanda donc la permission de présenter quelques-uns de ses élèves, de fort honnêtes jeunes gens, du meilleur monde.

— Il est certain, dit M. Pirowski, que ce serait avantageux pour ces dames et amusant pour moi.

— Je suis bien sûre que vous ne nous amène-