— Parbleu ! je sais bien que je loge au-dessus d’un colombier ! Et quelle est celle ?…
— Mademoiselle Petrowna.
— Je m’en doutais. C’est très bien. Vous êtes un honnête jeune homme, courageux !…
— Il n’y a pas grand courage à aimer !
— Eh ! Petrowna est un joli démon.
— Encore ! Vous aussi, monsieur Barlet, vous la traitez de démon ?
— C’est le plus grand éloge que je puisse en faire.
— Que m’importe, après tout ! Je l’aime, et je veux m’en faire aimer
— Bravo ! vous savez le français par cœur, mon ami. Mais savez-vous comment on fait la cour à une jeune fille ?
— En lui disant qu’on l’aime.
Le vieux soldat haussa les épaules, prit une pincée de tabac dans une tabatière en or, alla chercher dans sa bibliothèque un petit in-8o, relié en maroquin.
— Connaissez-vous cela ? demanda-t-il.
— Qu’est-ce que cela ?
— Le fameux Dictionnaire de l’Amour qui parut à Paris en 1808. Regardez ce dessin et ces vers.
En regard du titre, une gravure représentait une belle femme, peut-être Vénus en personne, agenouillée devant l’Amour.
Qui que tu sois, voici ton maître ;
Il l’est, le fut, ou le doit être.