cheur était rehaussée par la sombre fourrure.
Petrowna ne laissa voir que la queue de sa robe blanche et un coin de sa bordure d’hermine, car elle tournait le dos aux visiteurs, et restait obstinément penchée sur le carré dont elle arrachait les plantations.
En apercevant le major, madame Pirowska eut l’éclair rapide d’un sourire douloureux. Son regard se voila, comme si elle eût comparé, dans une seconde, la vision extérieure de ce bel homme, plus dangereux encore à quarante ans qu’à vingt, à la vision intérieure d’elle-même, qu’elle n’osait plus chercher dans le miroir.
Diogène présenta le major, sans trop insister sur le prétexte de cette présentation. Madame Pirowska attribuait la démarche à un tendre et respectueux souvenir. M. Pirowski trouvait tout naturel qu’un homme distingué, comme le major, voulût connaître un gentilhomme de race, comme lui. Petrowna ne s’occupait pas de la visite ; quant à Léopoldine, elle arrêtait sur le major ses grands yeux interrogateurs, remarquant avec satisfaction qu’il n’avait pas seulement une audacieuse moustache noire, mais encore une épaisse chevelure de même couleur ; que son visage, bronzé comme celui d’un bohémien, avait de l’énergie ; que son regard franc avait de la bonté ; que toute la prestance avait de la noblesse.
Elle ne l’étudia pas longtemps, et, quand son examen fut terminé, elle se dit avec un sourire,