que son père le nourrissait de moineaux vivants. — Je possède une lettre de sa mère, se lamentant sur la résistance de cette jeune fille au joug de la mode ; elle s’obstine à porter des nattes et refuse un chignon français… C’est là tout ce que j’ai, jusqu’ici, à votre disposition !
Constantin poussa un grand soupir d’allègement et se mit à rire :
— Vous voulez donc me rendre amoureux fou de Petrowna ?
Il regarda Diogène et ses deux amis comme pour leur demander s’il n’était pas l’objet d’une mystification.
— Je vous remercie, monsieur, reprit-il gaiement, de m’avoir démontré que Petrowna a de l’énergie, de la simplicité, un goût littéraire raisonné, l’horreur de la coquetterie. J’avais cru n’entrevoir qu’un ange ; en essayant de me faire voir un démon, vous me révélez une femme vraie, ingénue, grande. Encore une fois, merci !
Diogène remettait en place ses paperasses avec le sourire mystérieux d’un homme qui fait crédit à l’ingénuité humaine, mais qui est sûr de prendre sa revanche.
Jaroslaw, en ce moment, s’avisa de lui dire :
— En vérité, Constantin, tu parles de Petrowna, comme si elle était une Nadège Ossokhine !
Diogène poussa un cri de colère, et, se tournant vivement vers le poète :
— Pourquoi prononcez-vous ce nom-là, ici !