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XXIII

L’AUTODAFÉ

Diogène, tout Polonais invétéré qu’il était, tout ami de la fanfare qu’il voulût se montrer, après avoir été un meneur du retentissant charivari, se serait peut-être satisfait d’un programme simple et d’une démonstration sans apparat, si, le lendemain de cette conversation avec sa femme, il n’eût reçu la visite de Melbachowski.

Son dernier disciple venait lui faire honte de son reniement. Repoussé par Léopoldine, supplanté comme il avait mérité de l’être par le major, vaniteux et maladroit, Melbachowski n’avait plus de contenance, maintenant surtout que le grand, l’incomparable ennemi des femmes, celui qui lui renvoyait un reflet de gloire, allait abdiquer. C’est l’éternelle comédie des complices, voulant tuer leur chef, ou le forcer à les conduire encore, malgré sa conscience, de peur d’avoir à prendre eux-mêmes l’initiative d’un repentir.