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XX

LA CRISE

Dans la journée, Diogène eut un violent délire, et quand son vieux domestique Yvan, prévenu par un exprès, arriva en toute hâte pour le soigner, Diogène, qui sentit ses larmes sur la main, ne le reconnut pas et dit :

— Ne pleure pas, Nadège, tu me ferais mourir !

Vers le soir, la fièvre s’abattit un peu ; elle recommença pendant la nuit ; mais, au matin, Diogène se sentit mieux, et, après la visite du médecin, le vieux Gaskine envoya, avec cette autorité qui ne connaissait aucune résistance, Yvan se reposer, pendant qu’il tiendrait compagnie au blessé.

— Cela vous fait plaisir de me voir ainsi ? dit doucement Diogène au paysan.

— Oui, répondit laconiquement Gaskine.

— Par malheur, il paraît que je peux guérir.

— Cela me fera plaisir encore.