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L’ENNEMI DES FEMMES

— Si ce n’était qu’une caricature sans ressemblance, — continua le vieux Français en secouant ses doigts, — vous êtes d’autant plus coupable de vous être fâché et d’avoir répondu par une attaque directe, injurieuse.

— Prétendez-vous me donner une leçon ? demanda Diogène en se reculant et en les liant tous les deux par le même regard dur et flexible.

— Peut-être ! riposta Barlet.

— Ne discutons pas ! reprit le major, qui tenait beaucoup à prononcer les paroles décisives, en se cambrant ; nous ne sommes pas venus pour ergoter. Monsieur Diogène Kamenowitch, madame Ossokhine, dont nous sommes les représentants, exige que vous lui fassiez, immédiatement et explicitement, des excuses qu’il dépendra d’elle et de nous de rendre publiques.

— Vraiment ! des excuses ! et si je ne consens pas ?

— Alors, monsieur, nous sommes chargés d’exiger une réparation par les armes.

— Au nom de qui ?

— Je vous l’ai dit, au nom de madame Ossokhine.

Diogène eut un éclair de fureur ; puis partant tout à coup d’un grand éclat de rire :

— C’est une plaisanterie ? n’est-ce pas ?

— Elle serait de moins mauvais goût que votre article, riposta Barlet.

— Je ne plaisante jamais sur cette question-là, ajouta le major.