Constantin fit un pas sur le seuil du café, et dit :
— C’est celle qui est en fourrure d’hermine.
— Pauvre ami ! soupira Melbachowski, d’un ton moitié railleur, moitié sérieux, je te plains de tout mon cœur.
— Est-elle donc mariée ?
— Non, dit l’autre jeune homme en clignant ses petits yeux bleus et en retroussant ses cheveux blonds derrière ses oreilles un peu longues ; mais…
— Mais quoi ? demanda Constantin. Si elle n’est pas mariée, elle sera ma femme.
Les deux amis de Constantin gardèrent pendant quelques minutes un silence ironique.
— Ah çà, que signifient ces airs mystérieux ? reprit Constantin, dont la belle humeur s’impatientait.
— Écoute, dit le jeune homme en prenant un ton sentencieux, si tu as été vraiment ensorcelé par cet ange, nous te conduirons chez le seul médecin capable de te guérir.
— Je n’ai pas besoin de médecin.
— Malheureux ! celui-là, je te l’assure, t’empêchera bien d’aller plus avant dans ta folie.
— Quelle folie ? cette jeune fille est-elle donc de mœurs légères ?
— Oh ! pour cela, non ! s’écria Melbachowski, en vidant son verre d’eau-de-vie. Sous le rapport de la vertu, Petrowna est irréprochable.
— Cela me suffit, interrompit Constantin. Je