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L’ENNEMI DES FEMMES

Elle ne fit pas un geste pour l’appeler ; elle abaissa même ses longs cils sur ses yeux pour ne pas laisser voir qu’elle l’attendait ; mais elle ne douta pas qu’il ne vint tout de suite vers elle.

Un peu rafraîchi, mais troublé, Constantin lui dit, étourdiment, ingénuement, avec un accent presque enfantin :

— Est-ce que vous m’en voulez, panna Petrowna ?

— Pourquoi vous en voudrais-je ?

— De ce que j’ai été un peu… fatigué de cette dame, votre amie.

Il dit cela d’un ton comique. Petrowna se mit à rire.

— Elle danse mal ! Je l’ai vu.

— C’est-à-dire qu’elle ne danse pas. Cette belle et forte statue veut qu’on la déplace, en mesure.

— Je vous demande pardon, monsieur Constantin.

Petrowna avait cessé de rire, en disant cela. Elle avait même pris un petit air grave qui remua le cœur de Constantin. Il n’avait pas à pardonner ; il ne répondit pas directement à la question de la jeune fille.

— Savez-vous, dit-il, ce que prétend M. Diogène !

Petrowna le regarda fixement.

— J’écoute, dit-elle.

— Il prétend qu’en me faisant danser avec cette