— Voilà une fête qui vous fait honneur ! lui dit Diogène.
— Elle fait surtout honneur à la jeunesse et à la beauté.
— Mais la jeunesse et la beauté, dans leurs plus heureuses manifestations, c’est à vous qu’on les doit, M. Pirowski. Quelles jeunes filles sont plus belles que mesdemoiselles Léopoldine et Petrowna ?
— C’est vrai ! dit le vieux gentilhomme, en se rengorgeant avec une conviction naïve.
— Sans compter, ajouta Diogène, que madame Pirowska semble leur sœur aînée.
— Oh ! leur sœur ! leur sœur ! murmura M. Pirowski avec un scepticisme conjugal qui n’était pas exempt de fierté.
— Oui, je dis le vrai mot, leur sœur. Regardez comme elle valse bien ! Quelle grâce ! quelle élégance ! Le major paraît ravi.
— C’est un beau valseur aussi, dit ingénuement Pirowski.
— On voit bien que ce n’est pas la première fois qu’il valse avec elle.
— En effet, nous avons beaucoup rencontré le major, autrefois, dans le monde, il y a vingt ans.
— Ce devait être alors un beau cavalier ?
— Sans doute.
— Galant avec les dames ?
— C’était son devoir.
— Fait pour rendre les maris jaloux ?
— Peut-être.