— Non, elle n’a pas voulu venir. Je crois qu’elle a eu peur de vous rencontrer.
— Si j’avais été prévenu, c’est moi qui aurais décliné l’honneur de votre invitation, madame, pour ne pas vous priver du plaisir de la recevoir.
— Vous savez bien que ce n’était pas possible.
— Peut-être madame Ossokhine s’est-elle seulement trouvée embarrassée d’un costume. Elle n’a pas osé venir dans son costume professionnel.
— Quel costume ?
Diogène reprit avec un rire amer et presque douloureux :
— Celui de la Vérité. C’est dommage.
Madame Pirowska se mit à rire d’un petit rire scandalisé.
— Cet excellent M. Pirowski doit être bien désolé de l’absence de madame Ossokhine, continua Diogène.
— Sans doute, il la regrette comme moi. Elle eût été facilement la plus belle du bal.
— Oh ! oh ! c’est généreux à vous de la regretter.
— Moi, je suis une vieille femme.
— Ne dites pas cela à votre mari ! il n’est déjà que trop amoureux de la belle Nadège.
— Amoureux ! lui ?
Madame Pirowska eut un petit rire incrédule et méprisant.
Diogène l’affronta sans s’y associer, et, reprenant son thème, assura gravement que M. Pirowski était à la veille de commettre les plus grandes fo-