— Possible, railla Mintschew ; tout cela m’importe peu. »
Il pressa le pas.
« Ne lit-on pas dans le Ier livre de Moïse, 19-27 : « Abraham se rendit dès l’aube au lieu où il avait l’habitude de se tenir en la présence de Dieu » ?
— Alors ?… »
Mintschew s’arrêta subitement.
« Alors… »
Pintschew, tout ébahi, regarda le visage de son adversaire, qu’il se flattait d’avoir anéanti.
« Alors ? répéta Mintschew.
— Alors… dit encore Pintschew, que veux-tu donc de plus ? Le mot employé par les saints livres n’est-il pas « omed », et « prier » n’a-t-il pas la même étymologie ?
— Admettons que ces deux mots aient la même étymologie ; admettons aussi qu’Abraham ne se soit pas seulement tenu en la présence de Dieu, mais encore qu’il l’ait invoqué. Cela prouve qu’Abraham a accompli cet acte un matin seulement, et pas du tout qu’il ait institué la prière matinale.
— Prête l’oreille, ô peuple, il contredit le Talmud maintenant, » s’écria Pintschew.
Et comme il vit que Mintschew s’éloignait précipitamment, il se mit à courir après lui en criant à gorge déployée. Quand il le rattrapa, il était horriblement essoufflé.
« Isaak n’a-t-il pas recommandé la prière ? Qui peut le nier ? Toi, peut-être. Nie-le, si tu l’oses. Ne lit-on pas dans Moïse, i, 24-63 : « Isaak se rendit aux champs, le soir, pour y prier.
— Moïse ne dit pas « prier ». Il dit : « Isaak sortit