sujettissement à l’indépendance des Houzoules. Notre joug leur pèse…
— Ajoutez-y la quantité effrayante de bandits, remarqua le vieux Cosaque.
— Tais-toi donc ! fit la baronne.
— Des bandits ! balbutia M. Antoni tout ému.
— Et des plus redoutables, répondit Petienko.
— Mais c’est vraiment fort curieux. Jusqu’ici, je n’ai vu de bandits que sur la scène.
— Parler de telles choses après le repas !… grommela madame Kauwigka d’un air mécontent.
— Oh ! pourquoi pas ?… C’est, en vérité, très amusant.
— Au théâtre, je le crois sans peine, répliqua M. Adam ; mais ici… je vous réponds que ce n’est pas gai.
— Oui… mais, excusez-moi, insista l’abbé, sont-ils bien nombreux, ces brigands ?
— Hé ! hé ! hé ! on les compte par milliers, assura le Cosaque.
— Faut-il être bête pour épouvanter un étranger par le récit de pareilles absurdités, s’écria la baronne impatientée.
— Mais je vous assure, chère madame, que cela me divertit, au contraire. Je suis fort heureux d’être arrivé chez vous, chez l’honorable M. Adam — il lui baisa galamment la main, — et exposé à voir une fois de près des bandits si dangereux. Parlez-m’en donc. Racontez-moi leurs hauts faits. D’où viennent-ils, ces brigands ? »
Il appuyait sur le mot brigands avec une satisfaction évidente.
« D’où vient l’herbe ? commença M. Adam d’un ton sentencieux. Qui produit l’eau ? Qui crée les métaux recélés au cœur de la terre ? Ils se forment tout d’un coup,