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doit attribuer une partie de leur succès au charme que la marquise répandait autour d’elle, et qui s’attachait à tout ce qui venait d’elle, il faut bien aussi leur reconnaître un véritable mérite, indépendant de qualités personnelles de l’auteur. Enfin, si Madame de Sablé ne fut pas un écrivain comme l’était son amie Madame de Lafayette, elle contribua puissamment, par la direction qu’elle sut donner à sa société, au mouvement littéraire de son époque. « Toute la littérature des maximes et des pensées, dit M. Cousin, est sortie du salon d’une femme aimable retirée dans le coin d’un couvent[1], qui, n’ayant plus d’autre plaisir que celui de revenir sur elle-même, sur ce qu’elle avait vu et senti, sut donner

  1. Port-Royal de Paris, où Mme de Sablé, éprouvée par des chagrins de famille et des revers de fortune, alla fixer son séjour, et où se forma autour d’elle la société de beaux esprits dont elle devint le guide et l’arbitre.