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tune ; mais il ne sut sauvegarder ni l’une ni l’autre : il dissipa la plus grande partie de ses biens dans des liaisons indignes du nom qu’il portait, indignes surtout de la femme de bien dont il avait lié la destinée à la sienne.

Quant à Madeleine de Souvré, marquise de Sablé par un mariage dans lequel son goût n’avait pas été consulté, elle n’en conserva pas moins à son mari la fidélité qu’elle lui avait jurée. À une époque où la galanterie était tout à fait de mise, elle fut le plus parfait modèle de toutes les vertus domestiques. Jolie, et partout réputée pour l’être, comblée d’hommages d’autant plus dangereux qu’ils s’adressaient en même temps à son esprit et à sa beauté, elle sut résister aux séductions qui l’environnaient, et auxquelles il lui eût été d’autant plus facile de s’abandonner que la société de son temps, si indulgente aux erreurs de ce genre,