Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
de voyage.

trois à quatre pieds de haut avec des meurtrières. C’est l’histoire des bâtons flottants.

Chang-hay.
(Les anglais écrivent Schang-haï.)

« Enfin nous voilà bien en Chine, à Chang-hay où nous devons faire un assez-long séjour. Peut être aurai-je le temps de visiter la grande ville de Sou-Tcheou (Kiang-sou), que divise le canal impérial qu’on atteint par le lac de Tay, situé à côté de Chang-hay.

21 février 1852.

« M. Kleskouski, interpréte du consulat, nous propose d’aller voir Mgr Maresca ; évêque de Chang-hay. Il réside à Tapiko, faubourg de la ville chinoise qu’il faut traverser dans toute sa longueur. Nous avions avec nous un personnage que nous prîmes d’abord pour un chinois portant queue, moustaches et mouche, tournure gracieuse d’un vrai lieutenant de voltigeurs. C’était le P. Lemaître, procureur de la mission des jésuites, un homme charmant, fort gai, aimable et prévenant.

Les chaises à porteurs chinoises.

« Vers une heure, on amena six chaises ; c’était une gracieuseté de notre consul qui nous envoyait ses équipages. Une chaise est simplement une boîte rectangulaire en bambou, attaché sur deux brancards du même bois, que deux chinois chargent sur les épaules. Au bout d’une heure d’emboitement, on ne peut plus remuer ni bras ni jambes ; il semble qu’on a été incrusté comme une mosaïque. Néanmoins il faut convenir que les porteurs sont plus à plaindre que les portés. Le temps était froid et ces malheureux