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de voyage.

cent à se développer et l’on aperçoit de vertes campagnes. Toutefois, cette végétation, des environs de Sidney, est pauvre, comparativement à celle de Lombok, dont nous avons gardé le souvenir, et en général, quand on arrive de l’Inde, l’aspect des côtes de la Nouvelle-Hollande n’a rien de séduisant.

« Mais quoi qu’il en soit, privés depuis longtemps, comme nous étions, des agréments de l’existence, fatigués par de nombreuses privations auxquelles nous autres, pauvres passagers, nous étions peu accoutumés, nous allons trouver à Sidney une oasis où nous oublierons toutes nos souffrances. Depuis trois semaines, le vin, la farine, le thé, l’huile, le sucre, tout nous manquait, l’eau même nous a fait défaut : on nous avait mis à la ration.

« La ville de Sidney, où nous nous sommes arrêtés, est, sous tous les rapports, ce qu’on appelle en Europe une belle ville, avec des rues tirées au cordeau, larges, aérées, de grandes maisons blanches, à plusieurs étages, construites en pierres de taille ou en briques, avec de beaux magasins, de belles églises qui frappent l’attention, car elles sont remarquables par leur grand nombre ; on ne fait pas dix pas sans en voir. Toutes les sectes protestantes y ont la leur.

« Les attelages des voitures sont curieux par leur luxe et leur variété, non-seulement les voitures des particuliers, mais aussi les simples omnibus, aussi soignés, aussi propres que les brillants équipages des plus riches habitants.

« Ce séjour est agréable sans doute, mais