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de voyage.

assez élevées, comparativement à celles que nous avons vues jusqu’ici, sont comptées parmi les plus grandes îles du détroit. — Stephen, dont le récif extérieur a 5 milles de long et qui est à sec à marée basse, vient se joindre à la petite île Campbell. — Nous mouillâmes devant Cocoa Nut, l’île des cocos. Toutes ces îles sont boisées et peu hautes ; une grande quantité de cocotiers en bordent les rives ; presque toutes ont habitées par des sauvages de race australienne. À Cocoa Nut nous avons vu un petit village dont les cases avaient la forme de ruches à miel.

« 30 juin : Nous avons dérapé. On avait mouillé par 14 brasses de fond d’argile et de coquilles brisées. — Nous continuons notre route comme hier au milieu des terres ; nous sommes dans une véritable impasse et pourtant nous avançons toutes voiles au vent, ayant en vue le mont Adolphus qui fait partie du groupe d’Yorck aussi élevé que Darnley. Nous apercevons en même temps la terre-ferme d’Australie.

« Nous voilà enfin sortis du détroit de Torrès par la passe d’Endeavour : la perspective est des plus intéressantes ; à babord et à un quart de mille, sont les îles de la Possession, charmant groupe de petites terres verdoyantes et fleuries, dont quelques-unes ne sont guère plus grandes que deux ou trois longueurs de notre navire ; dans le dernier plan, les terres fuyantes de l’Australie se perdent dans la brume ; à tribord, des îlots inconnus, à peine indiqués sur les cartes ; par instant, en fixant l’horizon, on peut voir s’esquisser imperceptiblement dans le nord