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de voyage.

22 avril 1851.
Grandeurs humaines.

« À Tahiti, nous avions trouvé la reine Pomaré assise sur une natter et mangeant, comme une simple mortelle, du poisson cru trempé dans une sauce d’eau de mer. — À Apia, nous avons vu le non moins célèbre Pritchard, autre grandeur déchue, qui se console de son obscurité présente en boucanant lui-même la viande de bœuf et de ses moutons, qu’il vend le plus cher possible aux navires baleiniers. Ô vanité des vanités ! »

23 avril.
Départ.

« Nous quittons les îles Samon aujourd’hui, après avoir échangé le Tagangi avec Mana, notre Tayo (ami). »

22 mai.
En mer.

« Nous avons traversé l’Océanie en 29 jours et nous sommes sur la côte de l’Australie, prêts à mouiller à New-Castle. »

New-Castle.

« Quelques heures suffisent pour voir New-Castle, petit bourg auquel ses mines de charbon et ses fabriques de tissus de laine donnent, chaque jour, plus d’importance. New-Castle est bâti à l’embouchure de la rivière Hunter, qui offre, dans ses méandres et ses îlots, des endroits très-pittoresques ; aussi, y fîmes-nous quelques courses, entr’autres, une avec l’aimable et bon docteur Stacy, préfet de police à New-Castle. — Nous étions partis de bon matin et après quelques heures de navigation, nous abordâmes une grande île sur laquelle habite M. Scott et qu’il a défrichée en partie. Nous trouvâmes le savant occupé à rentrer ses foins, les manches retroussées et le front couvert de sueur. Il vint