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dans ses notes manuscrites à la suite de ses renseignements sur les missionnaires méthodistes :

« Quand vous les surprîtes toutes nues ces superbes filles de l’Océanie, embaumées du parfum des orangers et le sein ruisselant des perles des fontaines, comme des cavales au sortir du bain ; heureuses et libres alors, elles s’ébattaient joyeuses, livrées à toutes leurs sensualités, et sans souci du lendemain ; car alors aussi la nature enflammait tous les sens et ouvrait tous les cœurs… Et puis naissaient des hommes beaux, vigoureux, prompts au combat, ardents au plaisir. Et vous vous êtes flattés avec une goutte de votre méthodisme glacé de transformer en huile de continence tout ce sang, toute cette sève, tout ce qui vit, bouillonne et flambe dans ces organisations de feu, dans ces natures vierges ; pauvres réformateurs ! Ce qu’il fallait, Dieu le sait…, quelque miracle, quelque inspiration du ciel peut être… que sai-je mois ? »

L’annotateur, poursuivant ensuite la narration de ses courses dans l’île, s’exprime en ces termes :

« Nous employâmes les derniers jours qui nous restaient encore, à visiter le théâtre du combat qui nous assura la possession définitive de l’île de Tahiti. C’est le combat du diadème (Maïao), quoique ce soit sur la crête de Fatahua